L’idée qu’il existe bel et bien un lien entre santé et alimentation n’a rien de révolutionnaire, Hippocrate recommandait déjà de surveiller son assiette pour prendre soin de soi : « Que l’alimentation soit ta première médecine » disait-il sagement. Mais il faudra attendre les années 90 pour que des travaux scientifiques se penchent plus en détails sur les liens existant entre santé et alimentation. C’est à la suite de ces travaux que naît la micronutrition, une nouvelle approche de l’alimentation au service de la santé. Découvrez tout ce qu’il faut savoir à propos de la micronutrition dans cet article.
Micronutrition : quelle est l’idée ?
Le principe de la micronutrition est relativement simple, il s’agit de considérer que chaque individu est unique et que, de fait, ses besoins alimentaires le sont également. Le métabolisme de chacun étant différent, les besoins varient d’un individu à l’autre et la micronutrition permet d’apporter une réponse sur-mesure à ces différents besoins en proposant une alimentation adaptée au profil de chaque personne.
Champs d’application de la micronutrition
Les champs d’application de la micronutrition sont très nombreux. On peut notamment citer tout ce qui a trait à la sphère digestive (assimilation des aliments, confort et transit, intolérances, allergies, etc.), la fatigue, les troubles du sommeil, les affections cutanées, les pathologies hormonales, la gestion du poids en particulier la perte de poids. La micronutrition peut même être utile dans la cas de certaines maladies inflammatoires. La micronutrition est également très efficace dans un cadre préventif : pour prévenir les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète, l’hypertension, etc.
Comment fonctionne la micronutrition ?
Si l’idée générale de la micronutrition est plutôt simple, son principe de fonctionnement l’est tout autant. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre comme agit la micronutrition sur l’organisme.
Micronutriment et macronutriments
Avant d’aller plus loin plus tard dans le texte, avec notamment la notion capitale d’acides aminés et l’utilité des BCAA pour redessiner son corps, il faut tout d’abord comprendre le fonctionnement de la micronutrition. De manière simple, il faut savoir que les aliments sont composés de macronutriments et de micronutriments. Les macronutriments sont les lipides, les glucides et les protéines, c’est-à-dire tout ce qui amène de l’énergie au corps et ce sont eux qui constituent la base de chaque cellule. Les micronutriments sont bien plus petits (d’où leur nom) mais sont tout aussi essentiels au bon fonctionnement de l’organisme, il s’agit des vitamines, des oligoéléments, des antioxydants, des acides gras essentiels, des acides aminés, des minéraux, etc. C’est avec ces derniers que la micronutrition propose de travailler afin d’améliorer ou conserver son état de santé.
Le principe de micro-carence
L’un des principes fondamentaux de la micronutrition est qu’il existe chez quasiment tout le monde ce que l’on appelle de « micro-carences », c’est-à-dire des manques légers d’éléments essentiels, les micronutriments, au bon fonctionnement de l’organisme. Il peut s’agir d’un manque de certains acides aminés, d’oligoéléments ou encore de vitamines. Le manque d’un ou plusieurs micronutriments peut avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement de l’organisme, conséquences variables en fonction de l’importance de la carence, de l’élément manquant et, évidemment, de chaque personne. La micronutrition permet de prévenir ou combler ces manques afin de permettre au métabolisme de fonctionner correctement.
Acides aminés essentiels : quels sont-ils ?
L’une des micro-carences les plus répandues est et sur laquelle la micronutrition permet d’agir efficacement concerne les acides aminés dits essentiels. Focus sur ces micronutriments.
Que sont les acides aminés ?
Les acides aminés sont les molécules qui permettent de créer les protéines. Chaque acide aminé apporte des propriétés chimiques précises à la protéine qu’il compose, elle-même créée d’après un code contenu dans l’ADN. Les protéines sont, en biochimie, des chaînes composées de maillons ; chaque maillon est en fait un acide aminé. Le corps humain est capable de fabriquer seul certains acides aminés, ceux qu’il ne peut synthétiser doivent être apportés par l’alimentation.
Lesquels sont « essentiels » ?
Il existe en tout 20 acides aminés, qui sont les mêmes chez tous les êtres vivants. Parmi ces 20 acides aminés, le corps humain sait en fabriquer 11, 9 doivent donc lui être apportés par l’alimentation, ce sont les acides aminés essentiels. Pour l’homme, les acides aminés essentiels sont le tryptophane, la lysine, la valine, la thréonine, la leucine, l’isoleucine, la méthionine, l’histidine et la phénylalanine. Si l’alimentation n’est pas assez variée, il n’est pas rare qu’une complémentation de ces acides aminés essentiels soit conseillée.
Les BCAA : quelle utilité ?
Parmi les compléments alimentaires les plus consommés, notamment par les sportifs, se trouvent les BCAA, qui sont une complémentation en acides aminés essentiels. Le terme « BCAA » est en fait l’acronyme de « Branched Chained Amino Acid », soit « Acides Aminés à Chaînes Ramifiées » en français. La valine, la leucine et l’isoleucine sont ces fameux acides aminés ramifiés, et ils représentent environ 30 % de la masse musculaire squelettique, ce qui explique qu’une carence en BCAA puisse avoir des conséquences hautement désagréables pour le corps humain ! Les BCAA jouent un rôle essentiel dans de nombreux processus biologiques et notamment dans la synthèse protéique, c’est-à-dire dans la création de nouvelles protéines et, par extension, dans la croissance de la masse musculaire.